- arrière-garde
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• av. 1150; de arrière- et 1. garde1 ♦ Partie d'un corps d'armée qui ferme la marche. Des arrière-gardes. De durs combats d'arrière-garde (opposé à avant-garde). Loc. fig. C'est un combat d'arrière-garde, une lutte que l'on continue quand on est sûr de l'échec.2 ♦ Ce qui est en arrière, en retard dans l'évolution. Le « pédantisme d'avant-garde commet autant d'injustices que naguère celui d'arrière-garde » (G. Lecomte).Contraires :arrière-garden. f. Partie d'une armée en mouvement chargée de protéger les arrières de celle-ci. Des arrière-gardes.⇒ARRIÈRE-GARDE, subst. fém.A.— MILIT. Formation se trouvant à l'arrière d'une grande unité militaire dont elle ferme et protège la marche :• 1. Provera, avec son arrière-garde forte de deux mille hommes, fut coupé.LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 350.• 2. Rien ne fait prévoir au 20e corps d'armée la difficulté de maintenir les arrière-gardes et les avant-postes en place.FOCH, Mémoires, t. 1, 1929, p. 60.— MAR. Escadre ou division de navires fermant la marche, dans une formation navale de combat.B.— Au fig. :• 3. Un scandale ne détourne pas généralement les habitués d'une feuille de leurs leaders familiers. Un revirement politique a plus d'effet. Cependant il reste toujours une arrière-garde de lecteurs.La Civilisation écrite, 1939, p. 3609.PRONONC. ET ORTH. :[
]. La docum. utilisée offre les ex. suiv. d'un plur. (irrég.) arrières-gardes (cf. LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 1100; FOCH, Mémoires, t. 1, 1914, p. 60; P. SCHAEFFER, À la recherche d'une mus. concr., 1952, p. 178). Pour le plur. rég. des noms composés formés d'un mot inv. et d'un nom, v. GREV. 1961, § 293 : ,,Le nom seul prend la marque du pluriel.``
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. XIe s. riedre-gardes (DARMESTETER-BLONDHEIM, Les Gloses fr. dans les commentaires talmudiques de Raschi, Paris, 1929 cité par LEVY, Trésor, p. 199a); 1100 reregarde « arrière-garde » (Roland, éd. Bédier, 574 : Sa reregarde lerrat derere sei); 2. av. 1150 arieregarde (Charroi de Nîmes, éd. Jonckbloet, 872 ds T.-L. : L'arieregarde fist Guillaumes li bers).Composé pour 1 de l'adv. a. fr. rere « en arrière » (du lat. retro « id. »), pour 2 de arrière- et de garde.STAT. — Fréq. abs. littér. :167.BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — JAL 1848. — WILL. 1831.arrière-garde [aʀjɛʀgaʀd] n. f.ÉTYM. Av. 1150; de arrière-, et garde; reregarde, 1080, de l'anc. franç. rere « en arrière », du lat. retro.❖1 Partie d'un corps d'armée qui ferme la marche. || Une puissante arrière-garde protège la retraite. || Des arrière-gardes. || De durs combats d'arrière-garde.1 (…) ils obligent les ennemis à sortir de leur camp pour les charger dans leur retraite. Alors ils marchent à eux, et rompent leur arrière-garde.Racine, les Campagnes de Louis XIV.♦ En arrière-garde. — Figuré :1.1 Puis en arrière-garde, très loin, deux amoureux, nés dans des roulottes différentes, qui un jour, on ne sait pourquoi, se rattrapèrent.Giraudoux, Provinciales, éd. Ferenczi, p. 94.2 Ce qui est en arrière, ou en retard (surtout dans : d'arrière-garde).2 L'humanisme n'apparaît plus que comme un combat d'arrière-garde.André Siegfried, l'Âme des peuples, I, 2.3 De nos jours (…) où certain pédantisme d'avant-garde commet autant d'injustice que naguère celui d'arrière-garde (…)Georges Lecomte, Ma traversée, p. 265.❖CONTR. Avant-garde.
Encyclopédie Universelle. 2012.